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Parution d’ouvrage : Revue Stratégique de la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle en Algérie

Cette revue dresse un bilan actualisé de la situation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Algérie. Elle apprécie et identifie les principaux facteurs déterminants et les risques et menaces qui la caractérisent. Le bilan examine également les politiques menées par le Gouvernement et portant sur l’ensemble des dimensions ayant trait à la disponibilité et à l’accessibilité des aliments sur le marché y compris les politiques de croissance économique, de soutien à la création d’emplois, de développement de la protection sociale et de lutte contre la pauvreté et l’exclusion.

Alors qu’elle comptait moins de dix millions d’habitants en 1963, au 1er janvier 2017, la population algérienne a atteint 41,2 millions d’habitants. Très élevé jusqu’en 1985 (plus de 3%), le taux de croissance de la population a baissé assez rapidement jusqu’à atteindre le seuil de 1,48% en 2000, le pays étant entré en transition démographique. Ce taux est reparti à la hausse depuis jusqu’à dépasser à nouveau les 2% en 2010 (2,15% en 2015). Dans le même temps, le taux de mortalité infantile poursuit la baisse amorcée antérieurement en perdant 14 points (soit 22 décès/1.000 naissances en moyenne en 2015). L’accroissement de la population du troisième âge, dont les effectifs approchent les 2,5 millions de personnes, crée de nouveaux besoins tant sur le plan alimentation que sur le plan santé. La population algérienne devrait croitre de 52% et atteindre 63 millions en 2050 avant de doubler pour atteindre 90 millions en 2100. Cette évolution constituera à l’avenir un véritable défi à la sécurité alimentaire et nutritionnelle

En Algérie, la question de la sécurité alimentaire a constitué une priorité pour les pouvoirs publics depuis l’indépendance parce qu’elle s’était posée de manière dramatique au cours de la période 1962-1965, dans les campagnes comme dans les villes (1569 kcal/hab/j), et elle n’a pu être allégée quelque peu que par le recours à l’aide internationale.

De 1963 à 1987, dans le cadre d’une économie planifiée et fortement étatisée, les pouvoirs publics ont développé une stratégie qui a permis d’améliorer de façon significative la ration alimentaire des Algériens, tant sur le plan quantitatif que qualitatif, mais, elle a conduit à accroître considérablement le niveau de la dépendance alimentaire vis-à-vis du marché mondial. L’essentiel des biens agro-alimentaires importés (69,1% en moyenne) sera constitué par les céréales et les dérivés des blés (30.6% du total), les produits laitiers (15,2%), suivis par le sucre (11,9%) et les oléagineux (11,4%). La balance agricole accusera un déficit sans cesse plus lourd, le taux de couverture des importations par les exportations chute de 70% en 1973 à 1,5% en 1987, alors que de 1963 à 1970, ce taux était, en moyenne, de 131%.