Chef du projet : Ziane Saïd, Professeur et chercheur associé au CREAD
Objet du projet :
Selon les recherches effectuées dans le domaine de la création d’entreprise la phase cruciale du démarrage semble déterminer le succès ou l’échec d’une entreprise qui se lance. Les taux de disparition les plus élevés concernent les entreprises de un à quatre ans, sachant que le risque d’un dépôt de bilan est maximum lorsque l’entreprise est âgée de deux ans (Rieg, 2002). Pour (Lamontagne et Thirion, 2000), quatre entrepreneurs sur dix, en moyenne, auront fermé la porte de leur société avant ces trois années. La littérature semble s’accorder sur l’influence d’un accompagnement performant sur la survie des jeunes entreprises (Sammut 1998 a et 1998 b ; Hernandez, 1999 ; Dokou et alii, 2000, Chabaud et alii, 2003 ; Sammut, 2003 ; Lasch, 2004). Les chances de survie des jeunes entreprises seraient augmentées par un recours (judicieux) au conseil et par un soutien à la fois financier, commercial et stratégique (Dokou, 2001). L’étude de la Commission européenne de 2002 fait état d’un taux de mortalité de deux à quatre fois inférieur à la moyenne nationale lorsque les jeunes entreprises sont suivies par des incubateurs ou des pépinières d’entreprises (Chabaud et alii, 2003). A cet effet, les structures d’accompagnement peuvent développer à travers leurs acteurs une relation d’accompagnement du porteur de projet, qui favorise les différents apprentissages managériaux et humains du porteur de projet. S’appuyant sur ses précédentes études mettant en valeur le rôle positif joué par les pépinières d’entreprises dans le processus d’émergence économique, Hernandez (1999), montre que, la démarche stratégique du créateur d’entreprise est facilitée par un accompagnement de qualité. Selon le même auteur, l’accompagnement est considéré comme un rouage facilitateur du processus entrepreneurial. Le même auteur insiste sur l’absence de réelle vision stratégique dans de nombreuses jeunes entreprises. Sammut (2003) plaide en faveur d’un accompagnement « pertinent ». Il s’agit « de dépasser la logique actuelle fondée sur les seuls accès à l’information et à une formation standardisée » qui visiblement a montré ses limites depuis quelques années. Une notion-clé développée par l’auteur est celle d’un accompagnement ancré dans la durée, synonyme d’une relation symbiotique entre accompagnant et accompagné. Cette piste est peut-être assez proche du coaching tel que présenté par Audet et Couteret (2004). Un coach serait alors susceptible d’accompagner les jeunes entreprises vers la réussite entrepreneuriale, c’est-à-dire les aider à franchir le cap fatidique des trois années d’existence à condition de respecter quelques règles simples comme l’organisation de rencontres fréquentes, la fixation d’objectifs à court-terme ou encore un réel engagement dans la relation. (Dokou, 2001), montre que la notion d’accompagnement entrepreneurial devrait s’inscrire dans un processus d’apprentissage individualisé. C’est-à-dire, remettre en question cet accompagnement standard qui ne teint pas compte des spécificités et caractéristiques des porteurs de projet.
Il s’agit de cerner, à travers une étude longitudinale, les différents apprentissages que les porteurs de projet acquièrent durant les différentes phases de l’accompagnement. Nous avons choisi comme structure d’accompagnement, l’incubateur public de sidi-abdallâh et comme population d’enquête les porteurs de projets qui entameront leur formation le mois de janvier 2012. L’outil d’investigation par excellence dans cette démarche serait l’observation non participante.