Chef du projet : Kheffache Hamida, chercheur CREAD
Objet du projet
Dans le souci de l’amélioration du niveau de l’autosuffisance et du niveau de consommation de la population en matière de lait et produits laitiers, l’Algérie a depuis le lendemain de l’indépendance mis en œuvre plusieurs stratégies visant à :
- L’amélioration génétique du cheptel, par l’importation d’animaux à hautes potentialités (vaches laitières et taureaux reproducteurs)
- L’Intensification de la production fourragère, en développant les cultures en irrigué.
- L’amélioration de la santé des animaux, par des mesures de contrôle et de vaccination
- L’incitation à l’investissement (à la ferme, à la collecte et transformation).
Toutes ces mesures n’ont pas apporté les fruits attendus, l’importation de lait continue à dévorer des sommes colossales de devises. La récente envolée des prix du lait au niveau du marché international devrait être favorable aux perspectives de la filière locale, de fortes tensions ont été engendrées sur le marché national ces dernières années faisant du lait un produit de luxe si ce n’est l’intervention de l’Etat avec de forts niveaux de subvention de la poudre de lait importée et paradoxalement de fortes subventions de la production locale. Les importations de lait ont atteint 700 millions de dollars en 2012 (CNIS), et l’Etat a injecté 46 milliards de dollars au titre de soutien à la filière (MADR). Le niveau d’autosuffisance n’a pas atteint les 50% des besoins, et le niveau d’intégration de la production locale dans la transformation n’est que de 16% (MADR). Les filières laitières locales sont exposées à de nombreux défis, notamment ceux relatif à leur vulnérabilité par rapport aux filières d’importation (Kheffache & Bedrani, 2012), d’une part l’ouverture du marché et d’autre part le niveau insuffisant de coordination entre les acteurs et la difficulté de mise sur le marché de la production. La question d’approvisionnement du marché locale constitue un grand enjeu de la compétitivité de la filière lait. Les crémeries, les ventes directes par l’éleveur et le colportage sont des modes de commercialisation qui contribuent à la stimulation de l’offre, ce qui explique l’existence d’un large circuit informel de commercialisation (Mamine, 2011). L’importance de ce circuit rend difficile toute mise en place d’une politique de qualité efficace, et entraine des enjeux de santé publique (Aggad & al, 2009. Ameur &al, 2012. Ghazi & Niar, 2011. Rahal, 2009) et économiques importants.La gestion de la qualité dans la filière lait distingue deux principales étapes (Ait Mekki, ), celle du lait cru et celle des produits transformés. Toutefois, l’appréciation de ces normes est difficile, en raison de :L’importance du secteur informel échappant à tous les contrôles. La difficulté de transfert des informations relatives à la qualité entre les différents acteurs, à cause du manque d’un dispositif performant tel que la traçabilité.